Les conditions de travail au sens large sont un des facteurs de motivation au travail. Elles permettent d’apporter de la sécurité physique et psychologique, indispensables pour créer un environnement propice à la confiance. En ce sens, elles satisfont principalement nos besoins physiologiques et nos besoins de sécurité. Elles contribuent également à l’équilibre vie pro/vie perso, préoccupation grandissante des salariés et source de créativité et d’innovation pour l’entreprise.

 

Les conditions physiques, la pénibilité

Sujet sensible, il fût au cœur de la réforme sur la pénibilité de 2015 que le jus de cerveau administratif transforma en usine à gaz. Nous pouvons y rattacher tout ce qui est en rapport avec nos 5 sens.

Il paraît parfois difficile de transformer certaines tâches pénibles ou certains environnements pour y apporter du confort lors de leurs réalisations. Cependant, l’analyse de l’organisation du travail autours de ces tâches et les moyens techniques de protection ou d’aide à l’exécution peuvent permettre de réduire la pénibilité.

Il est aussi possible d’apporter du confort en amont et en aval. Ainsi, au sein du groupe Bénéteau (constructeur nautique), le directeur du site de Challans en Vendée faisait profiter les opérateurs de polissage de séances de kinésithérapeute durant leur temps de travail. Cette initiative fût unanimement saluée par les salariés utilisant des outils vibrants et soumis à des contraintes de postures, elle renforça leur motivation et réduisit l’apparition de troubles musculosquelettiques.

Plus largement, la notion de confort (sans être dans le luxe) est également à prendre en compte. En effet, certains irritants peuvent à terme jouer sur la motivation et le désir de s’impliquer. La chaise de bureau à moitié cassée et très inconfortable qui n’est pas changée est peu à peu considérée comme un signe de désintérêt du salarié, générant un désengagement. Une vétusté excessive des locaux entraînera le même sentiment.

 

Sécurité physique et psychologique

Nous recherchons avant tout à évoluer dans un milieu qui ne représente pas de danger, nous aspirons à ce que notre sécurité physique soit assurée. L’absence de risques est donc un critère primordial. Il y a peu de chance de motiver dans un univers où chaque jour se joue sa vie ou sa santé.

Mais assurer une sécurité psychologique est aussi indispensable. Comment donner le meilleur de soi-même lorsque l’on ait sous le joug d’un manager toxique? Une partie importante de son énergie est forcément gaspillée pour se protéger. Comment s’impliquer pour une société qui se séparera de vous à la moindre problématique? On constate aujourd’hui que ces entreprises ont bien du mal à recruter.

A contrario, certaines entreprises offrent la stabilité de l’emploi pour assurer cette sécurité. Charlie Kim, PDG de Next Jump, garantit ainsi l’emploi à vie : vous ne pouvez pas être licencié en cas de sous-performance. L’idée est simple : si vous n’arrivez pas à tenir vos objectifs, l’entreprise vous aide et vous coache, car vous ne pouvez être tenu pour seul responsable du résultat. Evidemment, en cas de mauvaise volonté, l’appréciation de la situation sera différente. Plus proche de nous, le cabinet de conseil Quaternaire a pris la décision de conserver tous ses effectifs lors des confinements dus à la COVID, y compris les nouveaux arrivés en période d’essai. Cette décision impacta lourdement leur résultat et le message envoyé fût clair : le capital est humain, il est de la responsabilité de l’entreprise de le protéger.

Plus largement, l’objectif principal d’une entreprise est de générer du profit. Mais rester sur cette vision sans considérer sa responsabilité sociale est une ligne de conduite hasardeuse et peu propice à générer l’engagement.

 

Horaires et temps de travail

En 2019, une étude menée par Glassdoor sur 800 personnes dressait le bilan suivant :

  • 1 salarié sur 4 (26%) admet être déjà resté au travail sans être efficace, juste pour être bien vu.
  • 28% sont gênés lorsqu’ils arrivent en dernier au bureau le matin.
  • 30% des Français estiment que partir avant 18 heures est mal vu.

Le présentéisme a donc encore la cote en France. Il n’est cependant nullement signe d’engagement et lorsqu’il s’accompagne d’absentéisme moral, c’est un signal fort de démotivation. Il n’est pas synonyme d’efficacité non plus : 19% des salariés reconnaissent travailler sur des tâches personnelles pour faire passer le temps au travail et la présence au travail se fait souvent au détriment de la qualité et de l’ambiance. Dans ce domaine, il paraît donc nécessaire de changer les mentalités, car il est certain que la bonne blague « tu as posé ton après-midi ? » lorsque l’on quitte le boulot à 17h a fait son temps. Pour cela et comme souvent, l’exemplarité du manager est une des clés. Si une charte de droit à la déconnexion a été établie, la confiance en l’entreprise et la motivation d’un salarié peuvent être sérieusement écornées quand un manager envoie à 20h des mails nécessitant réponse.

Toujours à l’encontre des habitudes hexagonales, donner la liberté au salarié d’organiser son temps de travail comme bon lui semble contribue à une plus grande motivation. Elle est une reconnaissance de son professionnalisme, de la confiance qu’on lui porte ainsi qu’un vecteur d’autonomie important. Car pour l’entreprise ce qui compte au final, ce n’est pas le temps passé sur une action mais bien son résultat.

La soif de liberté exprimée aujourd’hui par les plus jeunes générations doit pousser les entreprises à revoir en profondeur l’organisation du travail et leur échelle de valeurs, au risque de ne pas retenir les talents ou, pire, de ne plus attirer.

 

Localisation géographique

La localisation géographique contribue aux conditions de travail de différentes façons.

En premier lieu, pour le travail en présentiel, elle définit le temps de trajet travail-domicile. Une étude anglaise menée par Vitaly Health en 2016 a démontré qu’au-delà d’une heure de trajet par jour, le risque de dépression augmente de 33%.  Ce temps de trajet joue également sur le sommeil et le stress. Un temps de trajet réduit permettrait ainsi de gagner jusqu’à 7 jours de productivité par an. Enfin, plus le trajet est long, plus il est jugé désagréable (étude Paris Workplaces SFL-IFOP publiée en mai 2018) ce qui impacte le moral des salariés et donc leurs relations sociales. En cela, c’est un facteur de bien-être au travail.

Selon la même étude, le temps de trajet est également un élément de fidélisation. Si 47% des salariés vivant à moins de 20 minutes de leur entreprise envisagent d’y rester plus de 5 ans, ils ne sont plus que 37% pour ceux qui habitent à plus d’une heure. La flexibilité dans les horaires de travail apparaît dès lors comme une solution pour limiter ces temps de trajet en évitant les heures de pointe. Favoriser le covoiturage peut également permettre de réduire la fatigue induite par ces déplacements. Depuis 2018, l’élaboration d’un PDM (plan de mobilité) est obligatoire pour les entreprises regroupant plus de 100 personnes sur un même site; c’est un bon moyen d’identifier des alternatives à la voiture.

Généralisé par la crise sanitaire, le télétravail est également devenu un élément de motivation. L’idée du télétravail apparaît en 1950, sous la plume du mathématicien Norbert Wiener. Le télétravail ne deviendra réalité qu’à partir des années 1970 avec l’avènement des moyens de communication moderne. Aujourd’hui, ce sont 72% des Français qui ont déjà fait du télétravail qui plébiscitent un mode de travail hybride où alternent présence au bureau et télétravail. Le choix doit bien évidemment être partagé et les entreprises inscrire durablement se fonctionnement dans leur norme car 86% des télétravailleurs souhaitent poursuivre le télétravail à la fin de la crise.

Enfin, l’environnement géographique du lieu de travail participe à l’épanouissement du salarié. Pour certaines professions, c’est même un élément important de choix, certains associant prestige de l’adresse et besoin d’estime.

 

Avantages divers

Dernier élément, il est possible d’améliorer les conditions de travail des salariés en leur apportant des services. L’objectif est de les fidéliser en leur simplifiant la vie et améliorer leur bien-être en diminuant leur charge mentale. Beaucoup d’entreprises ont ainsi mis en place des crèches, conciergeries ou autres services. Si la taille de votre entreprise ne le permet pas, de nombreuses sociétés B2B proposent aujourd’hui un éventail large de services pour accroître le confort des salariés.

 

 

 

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