La reconnaissance est un besoin vital pour tout être humain. Elle est indispensable au développement de l’estime de soi, condition sine qua non de la motivation.

Pourtant, selon le baromètre Santé et Qualité de Vie au Travail de Malakoff Humanis 2021, 40% des salariés ont le sentiment de ne pas être reconnus par leur hiérarchie. Faisons le point sur cet élément indispensable à l’épanouissement de chacun d’entre nous.

 

L’importance de le reconnaissance

La reconnaissance est un besoin vitale pour tout être humain, sans elle, nous déprimons, nous dépérissons. Ce besoin prend forme dès notre naissance et se développe au fil des ans. Nous adaptons ainsi notre comportement tout au long de notre vie pour obtenir cette reconnaissance, cherchant au travers de l’approbation de modèles (parents – proches – amis – collègues) une approbation de notre propre mode de vie, de notre existence.

Sur la base des travaux de Georg Hegel, le philosophe allemand Axel Honneth identifie trois sphères de reconnaissance en fonction du type de relation qui nous lie à l’autre :

  • Les relations primaires (amour, amitié) correspondent aux besoins physiques et psychophysiques fondamentaux permettant la confiance en soi (je suis digne d’amour).
  • Les relations juridiques qui reposent sur la garantie des droits fondamentaux entre les individus permettant le respect de soi (je suis digne de respect).
  • Les relations culturelles (solidarité sociale) qui sont le fait d’apporter une contribution sociale à la société permettant l’estime de soi (je suis utile).

Selon cette lecture, si pour l’une de ces sphères un individu ne reçoit pas de témoignage de reconnaissance ou subit des injustices, il lui sera impossible de développer et de maintenir des attitudes positives envers soi (confiance en soi, respect de soi ou estime de soi). Ainsi privé de relations positives à soi, l’individu sera dans l’incapacité d’assurer son épanouissement en tant qu’être humain et de se construire en tant qu’Homme. Sans reconnaissance, impossible donc de s’intégrer normalement à la société.

 

Les effets de la reconnaissance ou de son absence

L’absence de reconnaissance entraîne nécessairement un sentiment d’injustice, qu’il soit instantané ou différé. Cette injustice génère à son tour une dette psychologique. Or, quand il y a une dette, quelqu’un doit la payer. Si elle n’est pas pardonnée, cette dette se transformera donc inévitablement en conflit. De plus, les signes de reconnaissance sont tellement nécessaires que faute d’obtenir des signes positifs, on agira de façon à recevoir des signes négatifs. Autant se passer d’un conflit ou de comportements répréhensibles.

D’autant plus que les effets bénéfiques d’exprimer sa gratitude ou de reconnaître l’individu dans sa contribution sont nombreux. La reconnaissance favorise la confiance en soi, donc l’ouverture à l’échange et la relation collaborative. Elle instaure un climat de confiance et renforce le sens donné à son travail ainsi que le sentiment de fierté. Enfin, une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Etat de Portland et publiée en 2019 dans The Journal of Positive Psychology montre que les signes réguliers de reconnaissance favorisent un meilleur sommeil, réduisent les maux de tête, ainsi que les autres symptômes physiques liés au stress, ils encouragent aussi une alimentation plus saine.

En d’autres mots, la reconnaissance est bonne pour la santé physique et mentale.

 

Sur quoi porte la reconnaissance en entreprise ?

Il existe différentes formes de reconnaissance au travail auxquelles faire référence pour exprimer sa gratitude :

  • La reconnaissance de personne : on reconnaît le salarié en tant que personne, pour ce qu’il est, sa personnalité, son histoire.
  • La reconnaissance de la pratique au travail : on reconnaît le salarié pour ces compétences, ses qualités professionnelles, son attitude ou son comportement.
  • La reconnaissance des résultats et réalisations : on reconnaît le salarié pour les résultats obtenus lorsque les objectifs sont atteints (ou partiellement atteints).
  • La reconnaissance de l’investissement dans le travail : on reconnaît le salarié pour les efforts qu’il a fourni et l’énergie investie dans son travail.

 

Quels sont les types de signes de reconnaissance ?

L’analyse transactionnelle classe les signes de reconnaissance en 4 catégories, selon qu’ils sont factuels ou basés sur l’être (conditionnels ou inconditionnels) et positifs ou négatifs (car le feedback négatif est un signe de reconnaissance). Gardons à l’esprit que pour être utile, une signe de reconnaissance doit être sincère, adapté à la situation et donné rapidement (dans les 48h en général).

Les signes de reconnaissance positifs inconditionnels

Ils sont basés sur la personne, sur ce qu’elle est. Exemple : « Tu es toujours attentif aux équipes, c’est vraiment top comme attitude ! ». On apprécie la personne pour ce qu’elle est de façon inconditionnelle, quel que soit ce qu’elle fait ou ne fait pas.

Les signes de reconnaissance positifs conditionnels

Ils sont basés sur les faits, les actes. Exemple : « J’ai apprécié l’attention que tu as porté au respect des consignes de sécurité ». On apprécie la personne lorsqu’elle fait ceci ou cela ou en fonction de ce qu’elle a fait, dit ou choisi dans le passé.

Le signe de reconnaissance négatif inconditionnel

Ils sont à proscrire absolument. Exemple : « Vous ne rendez jamais vos dossiers en temps et en heure ! ». Il porte un jugement sur ce que la personne est, il exclut et rejette l’autre, sans forcément de lien avec ce qu’il a pu dire ou faire. Le sentiment de dévalorisation qui en résulte est conséquent.

Les signes de reconnaissance négatifs conditionnels

Toujours basés sur les actes, ils expriment la désapprobation de ces derniers. Exemple : « C’est la quatrième fois que tu rends un dossier en retard ». Cela indique à la personne les écarts par rapport aux attendus, ce qui est une information utile en soi. La personne désapprouvée peut dialoguer, décider d’agir différemment ou pas, ou encore ajuster sa relation avec l’émetteur de la critique.

 

Comment augmenter la reconnaissance au travail ?

En matière de reconnaissance, les attentes des individus sont de trois natures : symbolique (communiquer publiquement les compétences, efforts ou résultats obtenus), de carrière (obtenir une promotion comme récompense de son mérite) ou financière (pour obtenir une rémunération équitable et assurer une comparaison sociale).

Avant tout, il ne faut pas perdre de vue que le premier signe de reconnaissance, c’est celui que l’on porte en respectant chaque personne. La reconnaissance commence simplement en disant bonjour, s’il te plaît, merci, au revoir et excuse-moi. Après, il n’y a pas de règle ou de priorité, tout dépend des individus.

La question financière revient souvent sur le devant de la scène lorsqu’il s’agit de reconnaissance, mais elle ne doit pas éclipser d’autres moyens tout aussi efficaces (voir même plus) de générer la motivation. Les signes de reconnaissance peuvent donc revêtir différentes formes dont voici quelques exemples.

Commencer par systématiquement célébrer les succès, cela permet de générer de nombreux bienfaits comme décrit dans l’article 5 Raisons de Célébrer les Succès.

L’acquisition de nouvelles compétences par la formation, la possibilité de travailler sur des sujets connexes à sa tâche ou de participer à des groupes de travail peut également être une reconnaissance de votre expertise ou de l’importance de votre parole tout simplement, ce qui est source de motivation, de même que la validation des acquis grâce au dispositif de VAE.

Les petites attentions (souhaiter les anniversaires, apporter des viennoiseries) sont également puissantes pour exprimer sa gratitude, montrer la valeur que les gens ont et souder les équipes. Envoyer une carte de remerciement au domicile d’un collaborateur qui ce sera particulièrement investi aura un effet garanti. Un déjeuner individuel ou d’équipe sera toujours apprécié.

Enfin rendre le travail de chacun visible est essentiel. Vous pouvez y parvenir en utilisant le management visuel et mettant en place des rituels d’animation par exemple. Cela permet également de communiquer sur les réussites de chacun et de consolider la notion de sens. Les réseaux sociaux peuvent aussi permettre d’atteindre cet objectif.

Pour terminer, un manager doit s’avoir s’effacer au profit de ses équipes, afin qu’elles prennent la lumière et grandissent.

 

Vous souhaitez engager vos équipes et mettre en place les rituels qui assureront la reconnaissance des équipes ? Contactez-nous !

1 réponse

Trackbacks (rétroliens) & Pingbacks

  1. […] laquelle il faut être présent pour être apprécié (voir notre article sur la reconnaissance ici). En parallèle, donner l’autonomie au salarié de pouvoir définir par soi-même quand il […]

Les commentaires sont désactivés.